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Comment bloguer m'a aidé à me sortir de mes troubles alimentaires




Lorsque j'ai commencé à bloguer, j'ai demandé à mon frère de m'aider, car je ne m'y connaissais pas en informatique. En fait, je n’y connaissais rien du tout! J'étais très novice en la matière, disons. Je commençais à suivre quelques blogueuses qui m'inspiraient beaucoup par leurs images, leur contenu, mais surtout, je crois que ce qui m'a attiré encore plus, c’est l'impression qu'elle partageait au monde une partie d'elles-mêmes. J'ai eu envie, moi aussi, de partager une partie de moi avec le monde, pour le plaisir, parce que j'avais besoin de parler à quelqu'un, peut-être. On m'a toujours dit que j'avais une facilité pour l'écriture, une belle plume. Je crois, humblement, que j'ai ça depuis très longtemps en moi. Je n'ai jamais eu à mettre beaucoup d'effort dans les rédactions à l'école. Mes professeurs me disaient que mes idées se suivaient bien. J'avais le profil de l'emploi pour bloguer, si on peut dire ça comme ça. Je crois qu'il y a des expériences dans la vie qui nous trouvent avant même que nous les trouvions. Il faut seulement saisir l'opportunité, se faire confiance et forcer un peu la chance. Je crois avoir toujours été destinée à composer. Ma mère était journaliste lorsqu'elle était plus jeune et j'ai toujours trouvé ce travail admirable, quand c'est fait de la bonne façon.

Bon, maintenant la partie qu'on attend tous. Ce n’est pas chose facile que de m’ouvrir ainsi. Après tout, ma mamie, ma belle-mère, et d’autres personnes près de moi vont lire ces mots et peut-être me connaitre sous un nouvel angle. Cependant, je crois que c’est important de partager cette histoire, car je crois qu’elle pourra en aider d’autres. À l'époque, j'étais dans un moment de ma vie où je me cherchais encore beaucoup au niveau personnel. Je venais de sortir du cégep, je commençais ma "au-combien-attendue" session sabbatique entre le cégep et l'Université. J'essayais désespérément de me sortir de mon trouble alimentaire, je n'étais pas bien dans ma peau, je tentais toujours de contrôler mon corps et j'essayais encore des diètes inimaginables. Nommez une diète, je l'ai probablement essayée. Ah et je pourrais probablement vous dire le nombre de calories dans une gomme. Je n’allais pas bien et je commençais à le réaliser, petit à petit. Heureusement, je ne me suis pas rendue à l'hospitalisation. Pour une raison que j'ignore, j'ai eu un déclic, je ne pouvais plus continuer comme ça. Je n'avais aucune idée de comment j'allais faire, mais je savais que je devais faire quelque chose rapidement. Ça n'a pas été facile et je crois que ça prend plusieurs ressources pour s'en sortir. Puis chaque histoire est unique. L'une des actions concrètes que je pensais faire était la suivante. Je savais que je devais me trouver un repère, un endroit où me réfugier pour parler. J'étais très bien entourée. Mais parfois, ce que tu as besoin, c'est quelque chose d'autre, c'est une façon de sortir tout ce qui se passe dans ta tête, qui ressemble davantage à un brouillon, pour le transformer en un quelque chose qui ressemble un peu plus à un propre, un plan. C'est vouloir décorer de mots les pensées qui se trouvent entre tes deux oreilles. J'ai donc commencé à écrire.

Après que mon frère m'ait aidée à la conception de mon blogue, j'ai décidé que je l'appellerais Petite Douceur. Quand les gens me demandent pourquoi mon blogue s'appelle ainsi, je leur réponds souvent que c'est parce que je cuisine des petites douceurs, des desserts. Ce n'est pas faux. C'est effectivement l'une des raisons pourquoi il s'appelle ainsi. Cependant, je dois vous avouer que ce n'est pas la seule raison, du moins pas la principale. Lorsque j'avais une relation malsaine avec la nourriture, elle était mon ennemi, oui, mais j'avais un ennemi encore plus grand et plus fort : mon corps. Je me battais contre lui, je me pesais à tous les jours. Et lui, tout ce temps, ce qu'il souhaitait, c'était me garder en santé. Je le comprends maintenant. Bref, c’était loin d’être facile.

Je représente un peu cette étape de ma vie comme un gros rocher, un corail dans le fond de l'océan. Tu glisses, ça érafle, c'est dur, c'est irritant, ça fait mal, tu te relèves, tu tombes, et puis, parfois tu réussis à faire comme s'il n'était pas là, à nager dans l'eau en évitant le corail. Finalement, il te rattrape toujours jusqu'à ce que tu nages suffisamment loin et suffisamment fort pour t'en éloigner. Tu vas t'allier d'outils pour aller plus vite, nager mieux, pour ne pas caller dans le fond. Et puis, c'est la mer que tu vois, au loin, elle est bien là. Celle dont tout le monde parle : la douceur, la liberté, le calme, comme de la soie qui vient délicatement se déposer sur toi. Une relation saine avec notre corps et la nourriture, ça nous fait sentir comme ça. Libre, calme, en paix. Les douces pensées que je tente d'avoir envers moi, c'est la véritable raison pour laquelle j'ai décidé d'appeler mon blogue Petite Douceur, c'est le retour vers une paix entre moi, mon corps et la nourriture.

Je vous mentirais si je vous disais que, quand j'ai commencé à écrire, j'étais guérie. En fait, je crois qu'on est jamais totalement guéri de ça, car ce passé trouble fera toujours parti de nous. Par contre, je peux vous dire que d'écrire sur mes nouvelles recettes, les prendre en photos, parler de mon passé, m'ouvrir aux autres, ça m'a aidé à mieux aller. Vos commentaires dans mes débuts m'ont beaucoup aidé, sans vraiment le savoir en fait, car je n'affichais pas tant que ça mon passé à ce moment-là. Je n'ai rien contre ceux qui le font, au contraire, je trouve ça admirable. Je crois simplement que je n'étais pas rendue là dans mon processus à moi. Je suis tellement fière de ne pas avoir attendu d'aller mieux avant de commencer à bloguer, de ne pas avoir attendu "le bon moment", car il n'y aura jamais de "bon moment" à mon avis!

Peu importe vos petits bobos en dedans, écoutez votre petite voix qui vous dit comment mieux aller, faites-vous confiance pour ça seulement et le reste suivra.






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